La jeunesse emmerde le Front National

Il y a cinq jours à peine, et à l'approche des élections européennes, Arte a diffusé sur son site web un reportage au titre particulièrement détonnant : La jeunesse n'emmerde plus le RN.

Le verbe emmerder n'est pas employé par hasard, ou pour choquer celles et ceux qui attendent d'Arte un niveau de langue élevé.

Il s'agit en fait d'une référence directe à un vers culte de la chanson française, un décasyllabe survitaminé dont on fête cette année les 40 ans : La jeunesse emmerde le Front National, des Béruriers Noirs, en réaction à une victoire électorale du parti du papa de Marine Le Pen (à voir sur Dailymotion : La jeunesse emmerde le FN).

En intro : « On vous fait confiance. Plus jamais de 20%. Plus jamais. Nous serons toujours contre. C'est ça, le mouvement de la jeunesse. Alors, à toutes les manifestations nazies, soyez là, soyez présents, et empêchez-les ! Car nous sommes noirs, nous sommes blancs, nous sommes jaunes, et ensemble nous sommes de la dynamite. Un. Deux. Un deux trois quatre. "La jeunesse emmerde le Front National" (NDLR, à répéter au moins 8 fois). »

Depuis, le Front National (FN) s'est habilement rebaptisé Rassemblement National (RN) ; c'était en 2017. Le parti d'extrême-droite a gagné deux syllabes, compromettant fortement l'envie de des détracteurs d'adapter le décasyllabe susmentionné. En effet, La jeunesse emmerde le Rassemblement National mesure 13 pieds : impossible à scander à la manière bérurière. En revanche, La jeunesse emmerde Jordan Bardella va comme un gant. Toutefois, la jeunesse emmerde-t-elle vraiment Jordan Bardella ? Il a tout de même plus d'un million de followers du Tik Tok ! Et le journal Le Monde de titrer : Cette jeunesse qui votera pour Jordan Bardella.